Base des disciplines orientales coprs-esprit comme le yoga ou le taï-chi, la pratique de la respiration consciente ancre, recentre et ressource, faisant circuler l’énergie vitale en soi. D’apparence simple, mais profonde dans ses effets, elle établit un contact avec son intériorité et constitue une voie d’accès à son intuition.
Inspirer, expirer… Inspirer, expirer…. Nous connaissons ce mouvement de flux et de reflux depuis notre naissance, geste reflexe de survie, que nous pratiquons sans y penser. Pourtant, il y a au delà de « l’automatisation » de la respiration, une ressource disponible qui dépasse la simple oxygénation de nos cellules, pour peu que l’on apprenne à développer la respiration consciente et profonde.
Là où est l’attention, là est l’énergie
Du point de vue des pratiques orientales de bien-être (qi-gong, taï chi, yoga, taoïsme, méditation), la respiration est ce qui fait circuler en nous l’énergie vitale. Appelée suivant les traditions, ki, chi, qi ou prana, elle est ce souffle subtil de vie animant tout être et toute chose. En médecine chinoise, une bonne circulation du ki dans l’organisme garantit une bonne santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Pratiquer la respiration consciente et profonde, que l’on peut qualifier de « respiration énergétique », c’est inviter, animer, activer, éveiller en nous l’énergie vitale.
Pour pratiquer la respiration énergétique, le principe de base est de respirer en conscience. Autrement dit, porter son attention sur son souffle. Pour les taoïstes, là où est la pensée, là est l’énergie ; et là où est la respiration, là est l’énergie*. Imaginer donc le souffle circuler en soi, le diriger mentalement, suffit à activer l’énergie vitale. L’autre clé est de respirer profondément, c’est-à-dire pas seulement avec le haut des poumons, mais en utilisant toute leur capacité. Le yoga distingue trois phases de respiration : abdominale, au niveau de la poitrine et des clavicules. De manière concrète, il s’agit de respirer en remplissant ses poumons d’air progressivement du bas vers le haut, en prenant conscience des trois phases, puis de retenir quelques secondes l’air avant de le relâcher tout aussi lentement et profondément.
Une aide pour se calmer, se centrer, se régénérer
La respiration énergétique n’est pas facile à appréhender justement en raison de sa simplicité, qui désarçonne. On peut en comprendre la portée en commençant déjà à prendre conscience de tous les petits moments du quotidien où on retient, on bloque sa respiration (devant l’ordinateur, dans une situation stressante…) et simplement remplir ses poumons d’air à ce moment là. Pour aller plus loin, la clé pour réussir est dans le ressenti, le calme, et dans l’abandon de la recherche de performance. Dans la respiration consciente, tout se fait en douceur, en subtilité. Une fois que l’on touche du doigt son essence, on peut la pratiquer n’importe où, de manière très appliquée ou plus discrète. Elle nous vient en aide dans beaucoup de situation : pour nous calmer, nous re-centrer, nous régénérer, nous inspirer. La respiration consciente intervient dans la méditation comme support pour calmer l’esprit agité de pensées parasite. Et, de manière globale, elle représente cette connexion à notre espace intérieur. Et, c’est en nous ouvrant à notre intériorité que l’intuition se manifeste, s’anime et petit à petit, se développe. Respirer consciemment est une voie simple pour entrer en contact avec son intuition et ses ressources.
Isabelle Fontaine
*Vivre L’Energie du Tao, de Gérard Guasch, aux Presses du Châtelet.
GUIDE PRATIQUE DE RESPIRATION CONSCIENTE Où et quand Idéalement dans un lieu calme, à un moment disponible, où vous n’êtes pas dérangé par du bruit, la présence ou le passage d’autres personnes. |
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