« Tout est une question d’air et de respiration. C’est l’encombrement qui nous rend malhabile, et qui nous fait parfois, suffoquer. On a besoin de connaître des choses telles que l’ennui, le manque, l’absence, pour connaître la présence, la joie et l’attention pure. On a besoin d’une chose pour aller vers une autre. (…) Je pense que c’est une souffrance que d’avoir tout à sa disposition, sans intervalles. On devient soi-même comme une chose au milieu des choses. Alors qu’on a besoin que certaines vitres de la maison soient cassées. Et que le vent entre ! Besoin de certains défauts, de certains manques, de certaines brisures, pour pouvoir respirer. »
Christian Bobin
Cet extrait d’une longue interview donnée au magazine CLES, et recueillie par le journaliste Patrice Van Eeersel, est un miroir fidèle de l’oeuvre de ce grand auteur français. Poète, romancier, fervent chrétien, il se dégage de ses écrits une spiritualité libre et universelle sur la vie, l’amour, le sens des petites et des grandes choses, la force de l’instant présent. Ses livres appellent à s’élever, ouvrir son esprit et son coeur, voyager dans les mondes du sensible et du sensitif. A se relier au vivant et à son intuition.
Ce que je n’aime pas:
– « C’est l’encombrement qui nous rend malhabile, et qui nous fait parfois, suffoquer ». s’agit-il de l’encombrement de l’actualité, auquel cas c’est une richesse, une matière première ; si c’est simplement s’encombrer de biens et d’obligations diverses, il suffit d’y renoncer de s’en défaire
– » l’attention pure ». La pureté est une notion illusoire, en faire une qualité c’est aller contre la riche diversité du vivant
– « besoin d’une chose pour aller vers une autre ». comme une lapalissade
– « fervent chrétien », croire c’est s’arrêter de penser
– « il se dégage de ses écrits une spiritualité » me fait penser à une grenouille qui se noie dans le bénitier