Intuition et physique quantique : retour vers le futur

Intuition et physique quantique : retour vers le futur

Renversante, vertigineuse, passionnante… Depuis un siècle, la physique quantique bouleverse notre vision newtonienne et galiléenne du monde, remettant en cause les notions classiques de temps et d’espace. Interrogeant la relation entre conscience et manifestation du réel, cette « nouvelle physique » invite à poser un regard neuf sur l’intuition.

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L’indétermination, l’incertitude, la probabilité, l’acausal, le non local, l’atemporel sont quelques uns des concepts étranges qui forment le socle de la physique quantique et sur lesquels nombre de chercheurs des plus brillants planchent depuis un siècle.

Fabuleuse physique quantique qui nous entraîne dans le monde incroyable des particules subatomiques… Son coup d’envoi donné par le physicien allemand Max Planck au début du XXème siècle, prix Nobel de physique en 1918, elle doit aussi beaucoup -et c’est moins connu- à Einstein. En effet, à la même époque, le génial savant validait les premières découvertes quantiques en les appliquant à l’effet photo-électrique. Puis, après avoir cherché en vain à unifier sa théorie de la relativité et celle des quanta -recherche toujours d’actualité-, Einstein prit ses distances avec la physique quantique. « Einstein refusait d’adhérer à l’interprétation dominante de la théorie, il était mal à l’aise avec la notion de nuage flou d’existence et de probabilités», remarque l’astrophysicien Morvan Salez, en marge d’une conférence-atelier consacrée à l’intuition et la physique quantique*.

Excentricités quantiques

L’indétermination, l’incertitude, la probabilité, l’acausal, le non local, l’atemporel sont quelques uns des concepts étranges qui forment le socle de la physique quantique et sur lesquels nombre de chercheurs des plus brillants planchent depuis un siècle. Ainsi, au niveau subatomique -protons, neutrons, électrons- sont capables de bizarreries  voire d’excentricités quantiques, lesquelles, si elles sont communes en laboratoire, sont inimaginables transposées dans notre monde de tous les jours. Ainsi, par le jeu des probabilités, les particules peuvent se trouver en plusieurs endroits en même temps, et ont une « densité de présence qui les apparente à des fantômes ». Elles se jouent également du temps, pouvant agir de manière rétroactive, dans le passé de l’événement, ou encore sont capables de se « téléporter » d’un endroit à un autre. De même, comme unies par un lien indéfectible, les particules continuent d’interagir à distance même après avoir été séparées. En vertu du principe de « non localité », les particules sont ainsi capables de « communiquer » entre elles plus vite que la lumière, dans une sorte d’échange instantané impossible du point de vue de la physique classique. Enfin, autre point fondamental qui fait tourner la tête tant cela paraît inconcevable, en physique quantique, l’observateur conscient jouerait un rôle essentiel dans la manifestation du réel, par le fait de mesurer, d’observer, de voir. Certains chercheurs ont utilisé des composants quantiques, au comportement indéterministe, pour montrer que l’esprit humain serait capable d’influencer le déroulement d’une expérience en cours… Et donc d’agir sur la matière grâce à son intention.

Un ordre sous jacent

Ces particularités que l’on pourrait croire sortir tout droit d’un film de science-fiction si elles n’émanaient des observations et recherches d’éminents physiciens, invitent à appréhender l’intuition avec un regard neuf. Affranchies des contraintes temporelles et spatiales du monde macroscopique, le comportement des particules subatomiques invitent ainsi à repenser la possibilité d’une perception d’information intuitive non assujettie à « l’Ici & Maintenant », voire suggère la possibilité d’un « ordre sous jacent » qui pourrait expliquer les synchronicités, ces heureux hasards qui ont beaucoup intéressé le psychiatre Carl Gustav Jung, qui en a théorisé le concept. En son temps, il avait même travaillé avec le physicien autrichien Wolfgang Pauli, grand nom de la physique quantique, afin d’éclairer ces manifestations déroutantes au cours desquelles l’univers extérieur semble s’organiser pour répondre à une demande intérieur d’un individu (lire à ce sujet « Synchronicités : ces heureuses coïncidences qui nous connectent à notre intuition »)

L’astrophysicien Morvan Salez

Un fossé séparant la conscience subjective du monde matériel

La physique quantique invite à repenser l’interaction entre la conscience -de nature immatérielle ou intuitive- qui perçoit le monde, et la réalité matérielle qui est perçue. Morvan Salez souligne ainsi un glissement de concept conscience/réalité au cours de l’histoire des sciences depuis les védas (textes fondateurs de l’hindouisme, 1500 ans avant J.C), jusqu’à aujourd’hui : « On retrouve dans les savoirs anciens des védas l’idée d’une réalité unique bien que multiforme dans ses manifestations. Il y a d’un côté Brahman, conscience cosmique qui sous-tend l’univers, et de l’autre l’Atman, la conscience individuelle. Les deux sont constitués de la même « substance » et sont à l’origine de la Maya, la réalité manifestée du monde ». Et de préciser sa pensée : « Dans cette vision où tout est lié, -conscience et monde matériel- la connaissance intuitive et même l’effet de la conscience sur la matière n’ont rien de choquant ; ils en sont une conséquence logique. Mais on est arrivé peu à peu, au fil de l’évolution des idées en philosophie et en sciences, à un fossé séparant de plus en plus la conscience subjective et le monde matériel jusqu’à l’idée occidentale et moderne que l’esprit n’a pas d’existence en soi, et que seule la matière existe, en dehors de nous. »

 « Celui qui prétend avoir compris la physique quantique n’a forcément rien compris »

Richard Feynam, physicien

L’histoire des sciences est jalonnée d’intuitions

Alors que de nouvelles théories en cosmologie quantique tendent à rejoindre une vision « holistique » du monde rappelant au final beaucoup celle des védas (voir encadré ci-dessous), le dogme matérialiste selon lequel tout est séparé domine. « Pour la grande majorité des scientifiques, la conscience ne serait qu’une illusion. Elle résulterait de phénomènes physico chimiques dans un cerveau qui seul est réel. De plus la nature n’aurait aucune « finalité » et l’apparition de structures complexes dans l’univers, de vie, de conscience, serait seulement le fruit du hasard, ne portant ni projet ni signification. Dans cette conception matérialiste du monde, seul compte ce qui est mesuré et observé notre connaissance du monde passe obligatoirement par nos cinq sens. Il s’agit d’une connaissance forcément très limitée. La connaissance intuitive ne peut donc exister, pas plus que les synchronicités. Pourtant, toute l’histoire des sciences est jalonnée d’intuitions qui ont frappé les plus brillants inventeurs, théoriciens, mathématiciens– des éclairs de « génie », de connaissance pure, parfois lors de rêves et qui apportent la nécessaire nouveauté dans toute démarche scientifique, là où la seule logique ne suffit pas. De ce point de vue, le progrès scientifique n’est pas différent de ce qui se passe en arts et dans d’autres domaines de la créativité », poursuit le scientifique.

Univers non local

En cosmologie, et particulièrement en « gravitation quantique », -branche spéculative de la physique qui vise à décrire les premiers instants de l’univers et à comprendre pourquoi les lois de la nature sont ce qu’elles sont -, il existe une théorie selon laquelle, à ses débuts, l’univers était non-local, intriqué dans sa totalité. L’espace qui sépare les choses n’existait pas encore, il a émergé par la suite lorsque l’univers s’est suffisamment refroidi.  Pour l’astrophysicien Morvan Salez, cette théorie « suggère qu’au début, tout était en lien avec tout, tout était connecté avec tout, tout résonnait avec tout ».
Proposant une grille de lecture révolutionnaire de du monde physique, dont l’objectif est d’expliquer les phénomènes matériels du monde, les découvertes quantiques demeurent encore mal comprises. Et pour cause : « C’est une théorie extrêmement difficile à appréhender, même pour les plus grands physiciens. Richard Feynman, un des géants de la théorie quantique, affirmait que celui qui prétend avoir compris la physique quantique n’a forcément rien compris », souligne Morvan Salez. « Pourtant, paradoxalement, toute notre technologie actuelle est pour ainsi dire quantique. Les téléphones portables, les CD, les ordinateurs sont une application concrète de la physique quantique. Et il se pourrait bientôt que les concepts de la physique quantique s’invitent dans la biologie. Certains chercheurs travaillent en ce sens, notamment à identifier des phénomènes quantiques dans la photosynthèse, dans l’ADN, ou dans les microtubules et les synapses du cerveau » ajoute l'astrophysicien.

« Chose inouïe, c’est au dedans de soi qu’il faut regarder au dehors »

Révolutionnaire… dérangeante aussi. Flirtant avec la métaphysique, partie de la philosophie qui s’interroge aux choses au-dessus de la nature, c’est-à-dire au-dessus du monde sensible ou matériel, la physique quantique nous confronte aux mystères de la vie, nous emmenant de l’infiniment petit vers l’infiniment grand, esquissant un audacieux trait d’union entre le microcosme et le macrocosme. Mais peut-être aussi, suggère Morvan Salez, un trait d’union entre la réalité extérieure et la réalité intérieure – cette articulation entre deux mondes, le subjectif et l’objectif, où se joue précisément ce que nous nommons intuition. « Chose inouïe, c’est au-dedans de soi qu’il faut regarder le dehors. (…). En nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons à une distance d’abîme, dans un cercle étroit, le monde immense. Le monde ainsi vu est surnaturel en même temps qu’humain, vrai en même temps que divin. Notre conscience semble apostée dans cette obscurité pour donner l’explication », écrit Victor Hugo dans Préface de mes œuvres et post scriptum de ma vie. Et d’ajouter : «  C’est là ce qu’on nomme l’intuition ».

Isabelle Fontaine

* Iris Intuition Consulting est spécialisé dans la formation au Remote viewing, technique de « vision à distance » développée par les services secrets américains pendant la guerre froide. Le cabinet dirigé par Alexis Champion organise tout au long de l’année des conférences et sessions visant à développer les capacités de perception intuitive. www. iris-ic.com

Venez découvrir votre profil intuitif et développer votre intuition – Stage « Libérez la voix de votre intuition » les 12-13 octobre 2024 , Paris. Renseignements et inscriptions Isabelle Fontaine [email protected]; 06 63 72 25 23

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